Actes du colloque européen organisé par l'association Génériques à la Maison de l'Europe à Paris les 11 et 12 décembre 2012. Ce colloque avait pour objectif de développer la connaissance sur le patrimoine de l'immigration ainsi que d'interroger et de croiser les pratiques de ceux et celles qui y travaillent au niveau local, national, transnational et européen. Il a également permis de se pencher sur les enjeux liés au patrimoine de l'immigration et sur la place accordée à l'immigration dans les politiques patrimoniales en France et en Europe.
Depuis l'indépendance de l'Algérie, les migrations constituent l'un des éléments majeurs des relations franco-algériennes. Ce dossier analyse la situation de l'immigration algérienne en France et son évolution sur cinq décennies, mais aussi les enjeux de mémoires, les représentations des immigrés algériens et de leurs descendants dans la société française, et les émergences culturelles et artistiques liées à leur présence. Une "communauté de destin" se tisse progressivement, façonnant un espace culturel mixte de part et d'autre de la Méditerranée.
Ce dossier explore dans une dimension internationale tous les processus liés à ces "migrations culinaires" qui enrichissent souvent les patrimoines nationaux.
Traces, forum régional des mémoires 2005, était une délibération sur les mémoires de l'immigration et un acte commémoratif de ces mémoires. Ce forum a été porté par des acteurs associatifs (Aralis à Lyon, Peuplement et migrations à Vénissieux, Adate à Grenoble, le Grain à Saint Etienne) qui ont voulu souligner la nécessité d'une " politique de la juste mémoire ".; Ce numéro de la revue, qui rend compte des débats et des échanges qui se sont tenus à cette occasion, tente de révéler et de valoriser les " traces " des migrations en France, et plus particulièrement en Rhône-Alpes.
Aujourd'hui les Kabyles oeuvrent à un véritable renouveau de leur culture berbère, tant en France où ils constituent plus de la moitié des descendants d'Algériens immigrés, qu'en Algérie, à travers l'activité dynamique de multiples associations de sauvegarde du patrimoine culturel et de productions modernes en berbère. C'est que les hommes de ce peuple autochtone en Afrique du Nord, loin d'avoir été épargnés par la colonisation, ont su habilement tirer profit de ses contradictions, grâce à leur rencontre avec certains Français anticolonialistes, comme les instituteurs. S'ils ont ainsi su se donner, grâce à la scolarisation et à l'émigration consécutive, les moyens de vivre, ils ont aussi développé une conscience politique nationaliste qui a déterminé leur engagement massif dans la guerre d'indépendance de l'Algérie. Ils demeurent pourtant encore insatisfaits de l'absence de véritable reconnaissance de leur culture berbère en Afrique du Nord.
En Lorraine, le film L'anniversaire de Thomas - diffusé en 1982 - est devenu un objet mémoriel par excellence de l'immigration ouvrière, toutes origines confondues quand bien même il est centré sur la population italienne de Villerupt. En lien avec la création d'u Festival du film italien - qui est une réponse à un double blocage mémoriel : celui du monde immigré, celui du monde ouvrier - cette entrée dans le patrimoine régional s'explique par la capacité du film à lutter contre l'oubli inhérent à la fermeture des sites, à subsumer les particularismes identitaires à l'intérieur d'un territoire et à réactiver la présence/absence d'un monde disparu.
Telles sont quelques-unes des questions sous-jacentes à la controverse qui oppose, depuis une vingtaine d'années, les auteurs dits "libéraux" aux auteurs dits "communautaires". C'est à l'élucidation de ce débat que se consacre l'auteure. (Présentation de l'éditeur)
L'idée de patrimoine (historique, archéologique, linguistique.) est définie et perçue essentiellement sous l'angle de la préservation, de la conservation, de la protection d'un ensemble culturel témoin en certains temps et en certains lieux des origines d'une communauté humaine. Or il est possible de porter sur cette question un regard plus dynamique. En effet, le patrimoine, loin d'être statique, est le fruit d'échanges entre individus et groupes différents, dans des espaces "de métissage". C'est dans cette perspective que l'auteur entreprend l'étude de cinq figures que sont l'archive, l'objet, le sol, le paysage, la cuisine.
Le présent ouvrage se penche sur la méthodologie des pratiques en proposant des exemples d'animations entre les générations au sein de plusieurs établissements en Europe. Le futur de l'Homme y est inscrit à travers le véhicule culturel d'une articulation des échanges entre les générations. Dépassant la simple observation de ce phénomène d'échange, les auteurs posent des questions de fond en s'appuyant sur des expériences intergénérationnelles. A un autre niveau, l'observation des populations âgées les plus défavorisées (socialement, atteintes par la maladie, d'origine ethniques minoritaires) leur permet d'appréhender les mécanismes intergénérationnels qui favorisent l'intégration de celles-ci dans des modes de vie qui ne sont plus les leurs.
Dossier qui privilégie la prise en compte de la manière dont les générations qui se succèdent contribuent à notre histoire et à notre humanisation.Si la transmission d'une culture, d'une croyance a longtemps semblé allé de soi, aujourd'hui l'éclatement des espaces intergénérationnels crée des situations dommageables . La transmission parentale reste encore à questionner.
Le but de l'ouvrage est de favoriser le dénouement d'un débat que la France des droits de l'homme doit savoir accueillir. En effet, le sujet sur les langues et cultures régionales suscite une violente querelle. L'auteur effectue un plongeon dans l'histoire, montre pourquoi la France, pays par excellence de l'Etat-nation, est si crispée sur ce sujet. Position d'autant plus anachronique que l'Europe, soucieuse de ne pas exacerber les vieux nationalismes ni de céder à la mondialisation des valeurs, encourage le renouveau des cultures régionales. La France ne peut continuer de défendre les cultures minoritaires à travers le monde et se montrer aussi peu généreuse à l'égard de son propre patrimoine, riche de 75 langues -21 en métropole et 54 outre-mer. (Présentation de l'éditeur)
Etude du glissement dans le discours de l'exclusion élaboré par la droite politique en Europe durant la dernière décennie, fondé sur une rhétorique de l'inclusion et de l'exclusion privilégiant l'identité, les traditions et le patrimoine culturels propres à chaque population. Après avoir examiné les sources sociales et politiques du sentiment anti-étranger, l'auteur compare les répertoires politiques nationaux spécifiques à la Grande-Bretagne et à la France pour légitimer l'attachement à l'identité nationale fondé sur l'exclusivité culturelle.
Après une brève présentation historique des communautés russe et italienne à Nice, étude des caractéristiques des immigrés de ces deux groupes arrivés dans l'entre-deux guerres, leurs lieux d'origine, leurs métiers, les quartiers qu'ils occupent. Analyse des stratégies collectives d'intégration à la société d'accueil et de survie (fidélité au peuple et aux valeurs du pays d'origine) : le rôle de l'Eglise et de la vie associative, l'importance de la transmission du patrimoine culturel, la question de la naturalisation.